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Cinéma d’Attac à l’Arenberg

"Paradise Now" d’Hany ABU-ASSAD

Jeudi 22 janvier 2009, à 21h30



Jeudi 22 janvier 2009, à 21 heures 30

Le Cinéma d’Attac présente



PARADISE NOW
d’Hany ABU-ASSAD


Les dernières vingt-quatre heures de deux kamikazes palestiniens...



Dès 20 heures 30,
LE GRAND DÉBAT
«MASSACRES À GAZA : LA VÉRITE EN FACE...»

avec  notamment
Luk VERVAET (Union internationale des Parlementaires pour la Palestine)
et Henri WAJNBLUM (Union des Progressistes Juifs de Belgique)





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MOURIR KAMIKAZE...

C’est la douleur lancinante et chronique du «20 heures» : encore un attentat. Banalité ulcérée, horreur répétée. Jusqu’à l’overdose. Comment peut-on en arriver là ? Comment peut-on mourir comme ça ?
Saïd et Khaled sont deux amis d’enfance. Maintenant qu’ils ont vingt ans, ils traînent, bricolent, trouvent des combines, tombent amoureux, rendent visite à leur famille et s’engueulent avec leur patron. Mais nous sommes à Naplouse dont l’avenir est totalement indécent. Le futur a donc été décidé pour eux : on les a choisis pour devenir kamikazes et se faire exploser.
Le grand jour arrive : ils sont désignés pour commettre un attentat-suicide à Tel-Aviv. Dès le lendemain, ceinturés d’explosifs, ils s’élancent en Israël. Mais un grain de sable grippe la mécanique attendue du scénario. Tout à coup libres d’agir, chacun se met à réfléchir. Les doutes surviennent, les choix diffèrent, les chemins se séparent, définitivement.

SANS YOUYOUS. Tourné en 35 millimètres plutôt qu’en DV afin de se démarquer des images des chaînes d’information, le film d’Hany Abu-Assad prend d’emblée le contre-pied de la violence télévisée. Dans Paradise now, pas de corps drapés, pas de youyous funèbres, pas de cris de vengeance. Au contraire dominent le mutisme et les angoisses rentrées, servis par de nombreux plans serrés sur des visages effarés, reflétant toute la tension d’une vie sous occupation.
Ce sont donc l’intériorité et l’antériorité qui intéressent le réalisateur. Sans complaisance ni caricature, il explore les ressorts d’un acte d’une barbarie furieuse commis par des hommes ordinaires. D’abord la situation politique : la séquence inaugurale est celle d’une jeune fille seule, à l’arrêt d’un poste frontière. Elle attend, angoissée avant de se présenter à la douane et pouvoir enfin rentrer en Cisjordanie, chez elle. «Nous sommes tous des morts en vie», lui jette Khaled. Dans cette constante insistance, quelle différence de mourir d’une balle perdue, de la misère ou de sa propre volonté ? Hany Abu-Assad, qui condamne absolument la pratique des attentats, essaie de nous faire comprendre les raisons d'une décision aussi extrême: la pauvreté de Naplouse face à la richesse de Tel-Aviv, la méfiance et la peur que traduisent les regards à tous les check-points et, pour finir, la manipulation mentale subie par Khaled et Saïd à qui on promet le titre de héros, le soutien à leur famille et l'arrivée de deux anges qui les emporteront directement au paradis.

MARTYRS. En contrepoint, Hany Abu-Assad décrit in extenso le rituel de préparation du sacrifice ultime. Lavés, rasés, nourris…: dans les mains de l’organisation (qui ressemble au Hamas), Khaled et Saïd sont des initiés, des saints. En témoigne cette succession d’images très soignées, éclairages de biais et cadrages esthétiques, qui aboutit sur un clin d’œil à la fresque de Michel Ange, La Cène. Mais quand, lors de l’enregistrement de leur testament vidéo, la caméra tombe en panne, un hiatus apparaît : certains donnent leur âme et d’autres n’ont plus de batterie… Dès lors, les arguments deviennent dérisoires : combien de martyrs avant eux ont cru tout changer? Finalement, ce sont les contradictions personnelles qui priment. Malgré ses doutes sur la portée de son geste, l’un des deux garçons se fera exploser dans un bus pour échapper à la culpabilité d’avoir eu un père collabo.
Ainsi, par le biais de la fiction, le film d’Hany Abu-Assad porte un discours sur le monde. Empreint de discernement, d’émotion et de finesse, Paradise now est un de ces films qui servent le cinéma.

Jean FLINKER

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PARADISE NOW
a obtenu le Prix du meilleur film étranger
au Festival de Berlin 2006



ARENBERG
26 Galerie de la Reine
Palestine 2006  Durée 90 minutes   Prix d’entrée  6,6 euros y compris pour le débat (Article 27 : 1,25 euro)
mail : bxl 1@attac.be  —  http://bxl.attac.be  —   téléphone : 0494 / 808 854  —   n° de compte : 523-0800 729-69

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