Dimanche 8 mars 2009
Conférence - Journée Internationale des Femmes 2009
organisée en solidarité avec toutes les Palestiniennes
Programme :
Stands d’information et de solidarité :
Livres et artisanat palestinien présentés par l’ABP l’Association pour le droit au retour, produits palestiniens de Park et Holy Land, ONG palestiniennes partenaires d’Oxfam et des Magasins du Monde, Magasin du Monde de St Gilles, savons d’huile d’olive de Darna ONG de Naplouse, Librairie Aden
Vente aux enchères de l’exposition de Solidarité :
Plusieurs femmes artistes ayant exposé dans notre Maison offrent une de leurs œuvres en solidarité avec les femmes de Gaza et du Kivu. Le bénéfice de la vente aux enchères sera remis deux ONG travaillant sur place. Ces œuvres sont exposées du 1er au 31 mars 2009. Merci à Déborah Barbieri, Lise Brachet, Laara Cassels, Suzanne Cosse, Mi, Laura de Lucca Rolla, Armyde Peignier, Michèle Populaire, Claudine Renard, Renée Rohr, Gemma Sabates et Emilia Sanz
Infos :
Adresse : 29 rue Blanche - 1060 Bruxelles
Transport : trams 92-94-97, métro : Porte Louise
Organisation : Fotoula Ioannidis - Tél. : 02/538.47.73 email : rae.29rueblanche@skynet.be
Entrée gratuite
Pourquoi une Journée Internationale des Femmes consacrée aux femmes palestiniennes ?
Avant tout parce que nous avons été toutes choquées par l’offensive militaire israélienne totalement démesurée dans la Bande de Gaza avec son lot de violences contre les civils.
Du 27/12/2008 au 21/1/2009, l’armée israélienne a lancé sa grande offensive " Plomb durci " pendant 3 semaines, provoquant quelque 1.330 morts (70 % de civils) dont 437 enfants de moins de 16 ans, 110 femmes, 123 personnes âgées et 5.450 blessés côté palestinien (dont beaucoup resteront handicapés à vie pour 10 soldats et 3 civils tués côté israélien. Environ 4.000 maisons ont été entièrement détruites dans les attaques israéliennes et plus de 17.000 autres endommagées. Pendant 3 semaines, l’armée israélienne a mené sa guerre à l’abri des regards des médias et a ainsi pu outrepasser les limites du droit international, a utilisé des armes interdites comme le phosphore blanc, l’uranium, etc. Plusieurs centaines d’ ONG internationales ont d’ailleurs porté plainte contre Israël pour crime de guerre. Les calculs peuvent paraître sordides, mais les justifications avancées pour le déclenchement d’une guerre si brutale le sont aussi : la multiplication de quelques roquettes artisanales tirées par le Hamas contre Israël a ainsi autorisé l’armée israélienne à déployer son énorme puissance : bombardements d’infrastructures civiles (centrale électrique, ponts, ministères, hôpitaux, écoles, mosquées, etc.), incursions meurtrières (principalement des civils), maisons, routes et des champs détruits...
Dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU, le président de la FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’homme), Sidiki Kaba, n’avait pas hésité à qualifier les actions de l’armée israélienne de " crimes de guerre, si pas crimes contre l’humanité, au regard du droit international ". Et pourtant, tout se passe comme si la communauté internationale n’en avait cure. Quelques rares et timides protestations ont été entendues çà et là. Pour le reste, silence radio de la part des gouvernements bien que les peuples à travers le monde se soient mobilisés pour demander l’arrêt de la guerre.
Il est bien étrange que l’opération de destruction de la Bande de Gaza, préparée depuis plusieurs mois par l’armée israélienne ne soit qu’une réponse " d’autodéfense " pour préserver " le monde démocratique " contre " la barbarie, l’islamisme, le terrorisme " du Hamas et participe ainsi " à la guerre contre le terrorisme international ". Nos médias occidentaux se sont acharnés sur cet aspect en omettant bien entendu de nous présenter la crise humanitaire dans laquelle le peuple de Gaza a été plongé par le blocus sur la Bande de Gaza depuis plus d’une année et demi.
La totale destruction des villes et villages de la Bande de Gaza et les massacres de sa population civile avaient comme objectif principal de transférer la souveraineté des gisements gaziers en Israël en violation du droit international et "un réaménagement territorial, un stationnement de troupes israéliennes et/ou la présence de forces de maintien de paix, la stratégie israélienne d’une militarisation du littoral de gaza" (1)
Par contre, la guerre qu’Israël a menée à Gaza à aussi compromis pour longtemps les droits et le bien être des femmes, des enfants ainsi que la rupture des stratégies de développement (santé, économie, politique, culture) d’un pays déjà si pauvre. Cette guerre a bloqué également les combats des femmes palestiniennes pour une existence meilleure.
Femmes enceintes et enfants : victimes invisibles du conflit à Gaza
Pourtant, le 14/1/2009, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) avait lancé une mise en garde en expliquant que " plus de 40.000 femmes enceintes se trouvaient en danger du fait de la violence de la guerre à Gaza et des déplacements qu’elle provoque. Les femmes enceintes et les nouveaux nés sont devenus les victimes invisibles ". En effet, pendant l’invasion militaire et après celle-ci, de nombreuses femmes de Gaza accouchent prématurément, les nouveaux nés souffrent d’hypothermie du fait de la pénurie d’électricité, du manque de vêtements chauds, d’alimentation. Tant les femmes que les enfants souffrent et ont leur vie brisée. Les femmes vivant dans les zones de conflit sont touchées à plusieurs niveaux : la survie au quotidien dépend d’elles. La guerre menée par Israël au peuple palestinien de Gaza fait suite à un blocus de plus d’une année et demi : blocage de la Bande de Gaza, pénurie alimentaire, en eau, en énergie, pas d’accès aux soins, etc.
Les femmes palestiniennes ont vécu cette invasion encore plus durement : Elles s’occupent de trouver de l’eau, de la nourriture, un abri contre les bombes et bombardements pour leurs enfants et leurs familles, elles essayent de cuisiner en étant confrontées aux coupures d’électricité, de carburants, au manque d’eau, de farine, de nourriture, de légumes, de lait pour les enfants.
Les Palestiniennes de la Bande de Gaza et de Cisjordanie vivent dans une zone de conflit armé mais aussi dans un pays appauvri par l’occupation israélienne, elles doivent faire des miracles pour subvenir aux besoins de leur famille alors que Gaza connaît un taux de chômage d’environ 49 %. Elles ont recours à des emplois informels et à une très grande créativité pour trouver le pain quotidien et rien que cette activité les mettent en danger face aux difficultés de se déplacer, de travailler. D’autre part, de plus en plus de femmes palestiniennes sont cheffes de famille (plus de 12 % des foyers en 2007 !) à cause de l’emprisonnement, la mort ou les blessures des hommes.
De même, très souvent les mères restées seules avec les enfants pendant les destructions des maisons, sont victimes de syndromes traumatiques importants comme leurs enfants alors qu’elles n’ont soit pas le moyen économique, l’accès ou la possibilité de transport pour des soins de santé. Plus de 70 % de la population de Gaza dépend de l’aide internationale, une pauvreté immense s’est abattue sur ce coin de la Palestine qui s’est amplifiée par la destruction de quasi-totalité de Gaza !!!
Par des rassemblements, ces femmes ont souvent bravé les chars et les bombardements pour protéger leur maison, leur quartier. Une guerre ne détruit pas seulement des bâtiments ou des infrastructures mais aussi les droits d’un peuple et des femmes avant tout puisque l’évolution de la société est bloquée !
Depuis plus de 60 ans, les femmes palestiniennes ont participé activement aux combats politiques pour la libération nationale en priorité ce qui leur a permis une plus forte participation dans la société, l’éducation, la formation, le travail y compris l’accès aux nouvelles technologies. Ceci a impliqué le fait que pendant la guerre de Gaza plusieurs femmes palestiniennes se sont exprimées grâce à leur blog sur leur quotidien, leurs conditions de vie et elles souhaitent surtout être en contact avec d’autres femmes du monde et donner un autre regard sur leur situation ignorée en général par les médias. Il s’agit du quotidien peu valorisant pour les journalistes mais qui témoigne d’une réalité douloureuse : arrachage de champs entiers d’oliviers, violations des droits du peuple palestinien : blocage aux postes de contrôle, isolement, pauvreté, violences, deuils.
Depuis 1948, les femmes palestiniennes subissent la guerre, l’exode, la pauvreté, l’occupation, les violences, elles participent activement à la lutte de libération nationale puisqu’elles subissent l’occupation israélienne. Mais depuis les accords d’Oslo en 1993 (2) et la création de l’Autorité palestinienne, les femmes palestiniennes avaient renforcé leur action au sein des différents partis et ministères de l’Autorité palestinienne, elles avaient même créé un Ministère des Affaires des Femmes alors que d’autres souhaitaient favoriser un comité interministériel pour permettre la transversalité du travail au sein des ministères et des institutions. Samia Bamya (membre du Comité exécutif du Comité technique des Affaires des Femmes) rappelle que les femmes de tous les mouvements palestiniens ont fait l’unité des femmes contre les violences inter-palestiniennes à Gaza entre le Hamas et le Fatah et se sont mobilisées lors d’une grande manifestation pour demander l’arrêt des combats et la création d’un gouvernement d’unité nationale. " Nous pouvons avoir des divergences politiques, mais historiquement les femmes, se sont toujours réunies lorsqu’une crise de ce genre touche aux intérêts du peuple et qui peut dégénérer en guerre civile. Le comité technique des Affaires des femmes a pris l’initiative de demander une rencontre aux présidents des différents groupes parlementaires à qui nous avons présenté un mémorandum demandant que tous se mobilisent pour empêcher le recours aux armes. "
http://www.france.palestine.org
Cette Journée Internationale des Femmes sera l’occasion d’analyser pourquoi la guerre israélo-palestinienne dure depuis plus de 60 ans ? Pourquoi chaque tentative de paix échoue ? Quels sont les réels enjeux géostratégiques de ce conflit, quelles sont les alternatives de paix proposées par les femmes ? Pourquoi le conflit du moyen orient cristallise les tensions jusqu’en Europe ?
(1) Michel Chossudovsky, Global Research, alterinfonet.org Agence de presse associative, 8-1-2009, Professeur en économie politique à l’université d’Ottawa et collaborateur régulier du Monde diplomatique
(2) Accords d’Oslo conclus après des négociations entre Israéliens et Palestiniens à Oslo en Norvège en vue de trouver une solution au conflit israélo-palestinien.