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Le nouveau "Carnet noir des centres fermés" est arrivé

Quelques informations nécessaires pour comprendre leur existence et les faire bannir de notre société


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Edito

« Le Comité ministériel restreint élargi s’est mis d’accord samedi soir, dans le cadre de l’accord de gouvernement, sur une « instruction » détaillant les critères de régularisation en application de la loi relative à l’accès au territoire, dont « l’ancrage local durable » et « les procédures anormalement longues » constituent la pierre angulaire. » Cette nouvelle est colportée telle LA victoire attendue depuis plus d’un an. Selon le CDH, voici réglé, en un temps record, un des problèmes majeurs qui entravait le fonctionnement gouvernemental.
Certains se réjouissent et se disent que, tout compte fait, tout est bien qui finit bien ; ils sont prêts à ranger calicots et porte-voix, satisfaits d’avoir, d’une certaine façon,gagné. Ceux-là peuvent aller se reposer et sont remerciés de leurs efforts et de leur soutien. La CRER, cependant, continue à se poser des questions et regarde au-delà de cette information largement médiatisée. Que trouve-t-on derrière ces critères de régularisation ?L echoix sélectif de certaines catégories de personnes qui pourront bénéficier des droits et d’autres qui seront maintenues dans l’exclusion sociale et l’exploitation. Une opération « one shot » beaucoup plus fébrile d’ailleurs que celle de 1999. Aucune perspective d’avenir pour éviter de nouvelles situations inhumaines. Pas la moindre mise en cause de la loi de 1980 sur l’accès au territoire et de son application, et encore moins des centres fermés et des expulsions. Le gouvernement prend des décisions dans le but proclamé de résorber son manque de transparence et de débat politique sur les questions de fond et veut nous faire croire à sa bonne volonté de vouloir régulariser largement. Mais en gardant la même politique d’immigration on est condamné à revivre encore et encore les mêmes exclusions et les mêmes souffrances, lesquelles ne font que conforter les positions politiques des partis xénophobes.

Malgré une dénonciation constante des différentes ONG et organisations de soutien au sans-papiers, de nouveaux budgets ont été récemment votés pour la création de nouveaux centres fermés- les immigrés sont un danger, il faut les enfermer ! Ensuite,parue au moniteur belge il y a quelques semaines, une Circulaire éditée par le Ministère de l’Immigration qui demande aux bourgmestres et chefs de police locale et fédérale des enquêtes de voisinage et pousse les citoyens à la délation- dénoncez vos voisins s’ils n’ont pas de papiers ! Cette politique d’immigration glisse subtilement vers un système autoritaire où l’exclusion de certaines catégories de la population va de soi et où l’aide apportée par la population est, comme c’est déjà le cas en France et en Italie, sévèrement punie.
Quel monde nos dirigeants nous préparent-ils ? Quel avenir souhaitons-nous pour nos enfants ? Un monde où la solidarité devient un délit ? Un monde où nous disons à nos enfants que « ce n’est pas beau de rapporter » mais qui produit des lois dans lesquelles dénoncer son voisin est une action citoyenne ? Pendant la guerre, l’occupant se servait de méthodes similaires pour se débarrasser des « indésirables ». Il semble aujourd’hui, malheureusement, que soit les politiciens sont trop jeunes pour s’en souvenir, soit qu’ils ont massivement séché leurs cours d’histoire, soit encore qu’ils sont frappés d’une épidémie d’Alzheimer car leurs différentes propositions ressemblent furieusement à ces petites étoiles de diverses couleurs appliquées jadis sur les poitrines de ceux qu’il fallait éradiquer.
Alors, juste pour rappel, notre beau pays qu’est la Belgique et dont « les immigrés menacent (tellement) l’identité culturelle » fut tour à tour : Celte, Romain, Franc, Français, Germain, Hollandais, Autrichien, Espagnol ! Si ça ce n’est pas du zinneke..! Si chacun voulait faire sa généalogie, il y en aurait certainement plus d’un qui serait surpris et qui, on peut rêver, se mettrait à réfléchir ?



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