Communiqué du CLEA suite à la nouvelle arrestation de Bahar
TOUT FAIRE POUR QUE BAHAR KIMYONGÜR NE SOIT PAS EXTRADÉ…
COMMUNIQUÉ DU CLEA - Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association
Bahar Kimyongür est à nouveau emprisonné.
Alors qu’il passait quelques jours de congé en Andalousie –en compagnie de son épouse Deniz, et de leurs deux bambins–, Bahar a été arrêté par la police espagnole. Le lundi 17 juin vers 15 heures, des policiers en civil l’ont en effet appréhendé alors qu’il visitait la cathédrale de Cordoue.
Selon les autorités judiciaires de Cordoba, Bahar faisait l’objet d’un mandat d’amener international lancé par la Turquie à la fin du mois de mai…
La justice espagnole ayant 72 heures pour justifier une prolongation de sa détention, B. Kimyongür a été transféré hier après-midi à Madrid. Ce mercredi, il passera devant l’Audience nationale, une juridiction spéciale dont les juges sont directement nommés par le pouvoir politique.
Tant que ne seront pas exactement connues les allégations contenues dans le mandat d’arrêt délivré par Ankara, le défenseur de Bahar –l’avocat madrilène Gonzalo Boye (spécialisé dans les problèmes d’extradition)– ne pourra préciser les éléments de droit fondant une demande de libération immédiate pour notre camarade. D’autant que cette première audience, devant l’Audience nationale, n’aura aucun caractère délibératif : elle sera essentiellement consacrée à des problèmes de pure forme.
Bahar Kimyongür va donc devoir rester en prison, pendant plusieurs semaines, avant qu’une éventuelle procédure soit engagée sur le fond. Un véritable scandale.
On s’en souvient. Le même piège avait déjà été utilisé, avec la complicité active des autorités belges, lesquelles s’étaient empressées de donner bonne suite à un mandat d’arrêt lancé par la Turquie en 2006. Le 28 avril de cette année-là, Bahar avait été littéralement kidnappé par la police hollandaise et détenu en prison 66 jours durant. Après deux grèves de la faim pour protester contre son arrestation illégale et les fouilles à nu dont il était systématiquement victime, Kimyongür avait finalement été innocenté par la Chambre d’extradition de La Haye –celle-ci ayant littéralement pulvérisé les motivations infondées et mensongères avancées par la justice turque.
Coïncidences ? Ce n’est sans doute pas le simple fait du hasard. Le nouveau mandat d’amener, qui a permis l’arrestation de Bahar en Espagne, a été délivré le 28 mai 2013.
Cinq jours auparavant, la ministre de l’Intérieure Joëlle Milquet se trouvait à Ankara pour « renforcer la collaboration en matière de lutte contre le terrorisme ». Y a-t-il un lien entre ces deux événements ? Il ne faut pas forcément être un progressiste des plus radical pour oser se poser la question. Car nul n’était sans savoir que, depuis des mois, le citoyen belge Bahar Kimyongür tentait d’éclairer l’opinion –à contre-courant des grands médias– sur la réalité du conflit en Syrie, un conflit largement instrumentalisé par le gouvernement Erdogan lequel apporte un appui politique, logistique et militaire aux forces combattantes islamistes les plus hystériques.
Sans parler de la manière dont le gouvernement AKP entend régler son compte à la contestation démocratique qui traverse présentement la société turque, il serait ignoble –de la part des autorités belges– de ne rien entreprendre et d’avaliser l’extradition de Bahar Kimyongür vers les prisons ottomanes. Où on peut imaginer le sort qui l’y attendrait.
C’est pourquoi, le Comité pour la Liberté d’Expression et d’Association s’adresse à tout un chacun.
Dès ce mercredi 19 juin, à 16 heures 30, donnons-nous rendez-vous devant le ministère des Affaires Etrangères (rue des Petits Carmes, entre la Porte de Namur et le Sablon).
Et exigeons « la libération immédiate de Bahar !
Plus d’infos :
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le billet d’Olivier