Le 25 mai dernier, les grévistes du vote ont –une nouvelle fois– formé le plus grand parti transnational européen.
La Grèce a confirmé son statut d’exception –portant la gauche radicale en tête des élections. Alors qu’en France, la protestation a fait du Front National son principal exutoire.
Ce numéro postélectoral d’Angles d’Attac [le journal illustré d’Attac-Bruxelles 1] explique pourquoi – en n’ayant pas peur de choquer.
LA VICTOIRE À RECULONS [Costas ANTHIMOS, Jean FLINKER]
En Grèce, SYRIZA a remporté les Européennes. Une situation absolument paradoxale : malgré une unité de façade, la Coalition de la gauche radicale n’a jamais été aussi divisée sur la stratégie à suivre pour sortir de la crise.
FAIRE FRONT [Flore DUMAS, Jean FLINKER]
Beaucoup continuent à se demander, en tournant en rond, « pourquoi le FN apparaît comme la force antisystème ? » alors que « la gauche de gauche » n’y parvient pas… La réponse est simple. Le Front National tient en partie le discours que les partis qui se qualifient de « progressistes » devraient porter sur l’Union européenne, l’euro, la protection des citoyens contre la mondialisation, le rôle de l’Etat... Conséquence : 66% de l’électorat, jusqu’ici capté par Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche, s’est abstenu le 25 mai.
LE JOUR D’APRÈS [Laurence ANGELLI]
Au lendemain d’élections cataclysmiques, le Président de la République française a réaffirmé sa volonté de maintenir « une ligne de conduite qui ne peut dévier en fonction des circonstances ». Autant dire que les autorités socialistes sont décidées à appuyer à fond sur la pédale de l’austérité. Une politique « tout bénéfice » pour les grandes entreprises à qui le gouvernement va attribuer 50 milliards d’euros en cadeaux divers.
PAR-DESSUS LE MARCHÉ [Jacques NIKONOFF]
En France, quelques jours avant un scrutin annonçant des résultats affaissés…, le PS, les écologistes et le Front de gauche ont sorti l’artillerie lourde : « Votez pour nous, car si nous obtenons la majorité à Strasbourg nous pourrons rejeter le Traité de libre-échange entre les USA et le Vieux continent ». Une opération de pur charlatanisme politique visant à relégitimer le Parlement européen et à faire croire que cette institution disposerait –« grâce » au Traité de Lisbonne– de pouvoirs à l’efficacité accrue.
Dans un entretien donné au Süddeutsche Zeitung, le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy avait pourtant annoncé tout le contraire.
ÜBER ALLES [Stefan KANFER]
L’Europe a un numéro de téléphone : celui de la chancellerie à Berlin. Et un visage : celui d’Angela Merkel déjà saluée huit fois, ces dix dernières années, comme « la femme la plus puissante du monde » par le magazine américain Forbes. De cet indéniable leadership, les dirigeants allemands ont tiré les conséquences. « L’Allemagne est trop grande pour se contenter de commenter les affaires du monde ». « Personne ne souhaitait jusqu’ici que nous menions un rôle dirigeant. Tout cela appartient au passé : l’Allemagne sait se battre et commander ».
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