DÉLITS d’initiés et spéculation, faux bilans et manipulations comptables, fraude et évasions fiscales, détournements et marchés truqués, retour au servage et main-d’oeuvre « uberisée », espionnage des citoyens et surveillance des syndicats, violations des droits humains et subordination des élites politiques, empoisonnement de la nature et viol de la santé publique… La liste est longue des crimes fomentés par les artisans de la concurrence « libre et non faussée ».
Après tant de coups bas est revenue, pourtant, l’heure des branle-bas. Contre une logique marchande mortifère, voici la société civile à nouveau sur le-qui-vive.
Pour preuve, ce numéro révolté d’Angles d’Attac [le journal illustré d’Attac-Bruxelles 1].
D’UNE DICTATURE A L’AUTRE [Claude NANCY]
« Volkswagen » n’en finit pas de payer son passé. Alors qu’elle croyait être définitivement quitte de son histoire originelle, en reconnaissant ses propres responsabilités durant la Seconde Guerre mondiale, la firme de Wolfsburg est à nouveau l’objet d’accusations gravissimes : avoir été complice de la dictature brésilienne entre 1964 et 1985.
UNION MORTELLE [Stéphanie BERNARDI]
Une alchimie monstrueuse… Certains la surnomment déjà « le mariage des affreux ». Le groupe allemand Bayer (connu pour produire, entre autres, les très décriés pesticides « tueurs d’abeilles ») vient de faire main basse sur l’américain Monsanto, spécialiste des semences OGM et fabricant de l’herbicide Roundup. Pour parvenir à ses fins, Bayer a déboursé pas moins de 62 milliards de dollars. Désormais, c’est bien l’avenir de notre Humanité qui est en jeu.
MONSANTO HORS-LA-LOI [Eve GAVILAN]
Produit phare de Monsanto, l’herbicide Roundup contient du glyphosate, une substance toxique et cancérigène pour l’homme. Face à l’inertie des Etats, un Collectif international de juristes et d’ONG a organisé un tribunal international pour juger la multinationale accusée d’« écocide ». A La Haye, aux Pays-Bas.
IN THE POCKET [Bernard DE CALUWÉ]
Après la corruption des autorités politiques, Monsanto a décidé d’acheter des scientifiques de renom. Des archives déclassifiées en font foi : elles prouvent les liens de connivence dont a bénéficié Monsanto au sein de l’Agence de protection de l’environnement, chargée aux Etats-Unis d’évaluer la sûreté du glyphosate.
Qui plus est, dès 1999, les cadres de Monsanto ont fait appel aux services d’experts « incontestables » pour plaider la cause du Roundup auprès des régulateurs européens. Enjeu : les convaincre de la non-génotoxicité du produit. Avec succès.
L’AUTRICHE AU BAN ? [Laurence ANGELLI]
Quinze octobre 2017. Le FPÖ d’extrême droite et les intégristes du Parti populaire autrichien remportent les élections législatives. Dès le lendemain, Jean-Claude Juncker salue la victoire de Sebastien Kurz (le futur Chancelier). Et Donald Tusk, le Président du Conseil européen, tient à féliciter « chaleureusement » la nouvelle coalition –se disant heureux que « le gouvernement viennois continue à jouer un rôle constructif et pro-européen au sein de l’Union ». Tel est l’état de délabrement moral où se trouve entrainé inexorablement l’européisme, dans une sorte d’inclination fatale.
LA POLITIQUE DU FOUET [Flore CREPLET]
Il y a deux mois, dans un silence médiatique sidéral, Jean-Claude Juncker a rendu publiques les propositions de la Commission pour réformer l’Union économique et monétaire. Un projet considéré comme « essentiel » à la relance de l’Europe. Au menu : l’austérité à perpétuité, la casse des services publics et les privatisations tout azimuth.
BALANCE TON PORC [Emmy VAN ACKER]
En Belgique, la situation faite aux migrants est de plus en plus ignoble. Et alors ? Le Secrétaire d’Etat Francken est droit dans ses bottes. Peter De Roover, le chef de groupe N-VA à la Chambre, l’a d’ailleurs confirmé : « La politique de Theo Francken, malgré les critiques que j’entends dans la majorité au sujet de son style, reflète l’accord de gouvernement »… On ne peut mieux dire.
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