Du 22 septembre au 16 octobre 2005
Festival de films indépendants indiens au cinéma Nova, BXL
Suite à l’annonce déjà publiée sur ce site, voici un programme plus détaillé de cette activité de diffusion de films indiens indépendants.
Cela se déroule du 22 septembre au 16 octobre 2005 au cinéma Nova, rue d’Arenberg 3 à 1000 Bruxelles (dans le centre, entre la gare centrale et la Bourse, entre la grand-place et la Banque nationale). Métro : De Brouckère ou Gare centrale.
Info : Sophie Parisse
shobikal@yahoo.com
0484/ 745 218
Atteindre directement Sophie Parisse par mail
Le pionnier du documentaire indépendant est sans conteste Anand Patwardhan. Le Nova présente un focus sur son travail sous forme de rétrospective.
(Photo 1 en annexe)
Depuis le milieu des années 70, Anand Patwardhan est de tous les combats et débâts qui secouent la société indienne. Déjà, ses deux premiers films abordaient la répression brutale et l’emprisonnement politique dans un pays qui basculait vers la dictature. Et depuis, il s’est toujours engagé du côté des opprimés et des laissés pour compte.
Traversant 30 ans d’histoire moderne, ses films sont aussi des témoignages précieux sur l’évolution de la société indienne, du passage d’une société traditionnelle à une société moderne qui doit affronter des "défis nouveaux" (le développement urbain dans "Bombay our City", la séparation des pouvoirs temporels et intemporels dans "In the Name of God" et "In Memory of Friends", la construction d’un barrage dans "Narmada", la bombe atomique dans "War & Peace")..
Grâce à un montage habile, ses films administrent la preuve sans recourir à la persuasion. Il est rare que la bande-son de ses films comporte un jugement ou une interprétation personnelle. Les images parlent d’elles-mêmes. Chacun est libre d’en tirer ses propres conclusions.
Anand Patwardhan se rendra en Belgique pour la première fois à l’occasion de ce “focus”. Il sera au Nova pour présenter ses films et animer deux soirées spéciales un workshop et la Gandhi Jayanti. Des rencontres prometteuses, étant donné le charisme d’Anand Patwardhan.
le site d’Anand Patwardhan
Workshop Anand Patwardhan
jeu 29.09 > 20:00 + 22:00
Nous avons imaginé une soirée sous la forme d’un atelier où l’on pourrait aborder des questions d’éthique documentaire, de responsabilité envers les protagonistes, de problèmes juridiques ou de censure, ou encore de méthodes de travail. La soirée se déroulera en deux temps, avec chaque fois un film pour commencer. Le workshop s’articulera autour de thèmes prédéfinis sous la conduite d’un modérateur. Les interventions auront lieu en anglais mais avec une traduction vers le français ou le néerlandais si nécessaire. Nous espérons la participation active de tous les vidéastes qui, individuellement ou au sein d’ateliers, pratiquent le documentaire dans un but d’intervention sociale. En attendant, n’hésitez pas à nous faire part de vos propositions ou de vos suggestions à l’adresse e-mail :
workshop@nova-cinema.org
A Narmada diary,
Anand Patwardhan & Simantini Dhuru, 1995, video, VO st ang, 57’
jeu 29.09 > 20:00
(en présence du réalisateur)
A partir des années 60, le Gouvernement indien se lance dans une politique prestigieuse de grands travaux. La construction d’un immense barrage sur la rivière Narmada doit permettre d’alimenter en eau les campagnes et les grandes villes des états avoisinants. Mais ce projet pharaonique va entraîner l’inondation de toute une vallée fertile où vivent, les Adivasis (populations indigènes).
(Photo 2 en annexe)
La mobilisation enfle à mesure que le niveau d’eau monte et que les incohérences du projet émergent. Durant cinq années consécutives, Anand va suivre et accompagner la lutte des Adivasis pour l’abandon du projet, une lutte faite de bravoures et de fragiles espoirs.
Confrontant films de propagande officielle et archives du mouvement de résistance, le film oppose idéologie du progrès et droit des populations locales.
In Memory of Friends
Anand Patwardhan, 1990, video, VO st ang / OV eng ond, 60’
jeu 29.09 > 22:00
(en présence du réalisateur)
Gandhi Jayanti
dim. 2.10 > 18:00 – 24:00
dim. 2.10 > 20:00
Rencontre Non-Violence
Par la force des choses, Mohandas K. Gandhi est devenu un révolutionnaire célèbre. Tout au long de sa vie, il développa une philosophie de la non-violence, l’ "ahimsa", et puisa la force de son action politique et de sa désobéissance civile dans une conception de la résistance non-violente, la "satyagraha" ou "fermeté dans la vérité".
(Photo 3 en annexe)
Sa philosophie trouvait racines en lui-même, par la transformation intérieure et par des pratiques ascétiques, et se propagea au domaine politique pour libérer l’Inde du joug colonial. Si nous avons gardé l’image d’un ascète, quel a été l’impact du Mahatma dans l’histoire contemporaine de l’Inde ? La première partie du film "War & Peace" amorce ces questions que nous approfondirons grâce à la présence d’Anand Patwardhan et de Jean-Louis Hengchen, instituteur bruxellois et adepte de Gandhi. Et en Belgique, quelles actions mettent en lumière la désobéissance civile ? Nous aborderons cette question en présence de militants du Forum voor Vredesactie. Nous invitons aussi les personnes et les associations engagées à venir nous rejoindre et à partager leurs expériences. La soirée se terminera par la 2ème partie de "War and Peace" suivie d’une discussion. La non-violence est la plus grande force de l’humanité, elle est bien plus puissante que les armes de destruction, même massive, inventées par l’homme.
Jang Aur Aman,(War and Peace)
Anand Patwardhan, 2002, video, VO st ang / OV eng ond, 130’
part I > 18:00
(en présence du réalisateur)
part II > 22:00
(en présence du réalisateur)
La première partie du film s’ouvre sur l’assassinat de Gandhi qui s’opposait à la partition de l’Inde et du Pakistan. 40 ans plus tard, l’Inde procède à des essais nucléaires au Rajasthan. Le Pakistan se sent menacé et relance son programme nucléaire. Des deux côtés de la frontière, les mouvements pacifistes se mobilisent et entament des actions en faveur de la paix. La deuxième partie du film prend pour point de départ la tragédie d’Hiroshima et de Nagasaki. La doctrine va-t’en-guerre des Etats-Unis impose petit à petit son modèle belliqueux au reste de la planète. Mais alors que les dirigeants sont condamnés à s’inventer des ennemis pour justifier tout cet arsenal, Anand se demande si le message de Gandhi n’était pas un mirage. Ce film a obtenu de nombreuses récompenses dont le prestigieux "National Award for Best Non-Fiction"
Carte blanche à VIKALP
Un texte signé du collectif Vikalp et traduit de l’anglais
En Hindi « Vikalp », signifie « alternative » ou « autre choix possible ».
L’an dernier, le prestigieux festival du film documentaire et d’animation de Bombay (MIFF) a décidé que, pour participer à cette manifestation, les films indiens devaient être en mesure de présenter un certificat de censure. Cela revenait à dire qu’en serait exclu le meilleur des films indépendants, tous ceux contenant quelques vérités politiques difficiles à dire et à transmettre, les films traitant d’une sexualité alternative, ceux qui se voulaient expérimentaux dans leur approche ou « déviants » de ce qu’est l’idée officielle du documentaire. Face aux protestations et à la menace d’un boycott international, le MIFF est revenu sur cette censure. Mais il s’agissait en fait d’une mise en scène, une inscription sur papier, non suivie d’effets.
En signe de protestation, plus de 250 réalisateurs en provenance de toutes les régions de l’Inde ont organisé une impressionnante manifestation. On vit émerger un festival parallèle, juste de l’autre côté de la rue. Il se donna pour nom « Vikalp : Films For Freedom ». Une semaine durant, chaque jour, une salle de cinéma improvisée, avec projecteur loué et coussins éparpillés au sol, des foules de public enthousiaste ont tourné le dos au MIFF et sont venus nous acclamer.
Si notre sélection comprend certains des temps forts du festival Vikalp, il rend aussi hommage aux pionniers qui nous ont indiqué le chemin à suivre, bien avant que le documentaire ne trouve, dans notre pays, le public qui lui était dû.
Nous sommes donc heureux de vous présenter cette sélection, large spectre de documentaires indiens. Ils vont de l’activisme politique le plus radical aux films traitant de poésie et d’art, à d’autres plus personnels et aux courts métrages expérimentaux qui jouent avec la forme filmique. Ils sont aussi représentatifs des questions que se pose, aujourd’hui, le cinéma indépendant indien. Enfin, ils nous offrent une certaine vision sur notre groupe : celui des Films For Freedom http://www.freedomfilmsindia.org
Jabeen Merchant, membre du collectif, introduira les séances Vikalp et replacera les films dans leur contexte, du 6 au 9 octobre.
NAZAR (REGARD - GAZE)
Regard de femmes
Les films de cette soirée seront le point de départ de discussions traitant de la position de la femme dans la société indienne. Nous invitons toutes les associations et les personnes intéressées par le sujet à nous rejoindre.
Something Like A War
Deepa Dharanj, 1991, video, VO st ang / OV eng ond, 53’
dim 09.10 > 18:00
(Photo 4 en annexe)
En 1952, le gouvernement indien lança un projet de ’planning familial’, mis au point en collaboration avec des experts occidentaux. Ce programme se fondait sur l’hypothèse que la reproduction incontrôlée des pauvres et des illettrés était la cause principale de l’arriération du pays ; on pensait en effet que le contrôle des naissances serait la clé du succès. Deepa Dharanj défend la cause des femmes depuis 1980. Hormis le cinéma, elle s’intéresse aussi à la théorie des médias et à l’éducation primaire. Elle a enseigné la vidéo à des femmes activistes du Sud-Est asiatique.
Kamlabai
Reena Mohan, 1991, 16mm, VO st ang / OV eng ond, 46’
dim 09.10 > 20:00
Kamla Gokhale, une des premières actrices de théâtre marathe, fut aussi la première femme à apparaître à l’écran en Inde. Devenue vieille et infirme, elle n’a perdu ni son enthousiasme ni sa verve lorsqu’elle raconte ses débuts. Les entretiens sont l’ingrédient principal du film, où le passé se mêle au présent : photographies, reconstitutions, musiques d’époque, extraits des films de Dadasaheb Phalke (un réalisateur novateur du muet). Ce film n’est pas seulement nostalgique, c’est aussi un témoignage sur l’évolution du cinéma et du théâtre en Inde, vue à travers les luttes de femmes.
(Photo 5 en annexe)
Scribbles on Akka
M. Dutta, 2000, video, VO st ang / OV eng ond, 60’
dim 09.10 > 22:00
Au 12ème siècle, une poétesse du nom d’Akka Mahadevi défie l’ordre établi. Revendiquant son union avec le dieu Shiva, elle refuse le mariage avec un prince et mène une vie d’ascète. A l’époque, ses choix font scandale et donne lieu à des commérages. Le village qui l’a vu naître a érigé un temple où est conservée sa statue. Des pèlerins et des disciples lui vouent un véritable culte. Icône des féministes en Inde, Akka incarne les débuts de la conscience féminine. “National Award for Best Anthropological film”.
Manjuben Truck Driver
Sherna Dastur, 2002, video, VO st fr / OV fr ond, 52’
jeu 13.10 > 20:00
Présentation ’Freedom films’
08/10 > 19.00
Les films seront précédés d’une présentation du mouvement "Films for Freedom", de ’Campaign Against Cencorship’ jusqu’à présent.
SunderNagri (The City Beautiful)
Rahul Roy, 2003, video, VO st ang / OV eng ond, 78’
City Beautiful raconte l’histoire de deux familles vivant dans un quartier ouvrier (Sunder Nagri) de Delhi. La plupart des habitants de ce quartier sont tisserands. Au cours des dix dernières années, ils ont assisté à la disparition progressive du métier à tisser manuel, entraînée par la mondialisation. Ces familles, désormais confrontées aux problèmes du chômage et de l’oisiveté des hommes, luttent pour comprendre un monde qui ne cesse de les repousser vers la marge.
New Empire
Kurush Canteenwala, 2002, video, VO st ang, 35’
Fondamentalisme
Ram Ke Naam (In the Name of God),
A.Patwardhan, 1992, video, VO st ang / OV eng ond, 75’
dim 25.09 > 20:00
(en présence du réalisateur)
(Photo 6 en annexe)
Selon la légende, un temple hindou aurait été érigé sur les lieux de naissance du dieu Ram. Mais le pouvoir colonial anglais - qui cherchait à briser l’alliance fragile des Hindous et des Musulmans - a fait courir le bruit que les Musulmans avaient construit une mosquée à la place du temple. Dans les années 90, un leader du V.H.P. (parti fondamentaliste hindou) s’est emparé de cette vieille rumeur pour partir en croisade contre les Musulmans. Avec sa caravane décorée de motifs religieux et sous bonne escorte, il bat la campagne pour inciter les fidèles à reconstruire le temple à la place de la mosquée. Partout où elle passe, la caravane laisse derrière elle un sillage de sang.
The Boy in the Branch
Lalit Vachani, 1993, 16mm, VO st ang / OV eng ond, 27’
Mondialisation/Globalisation » Développement ?
Jari Mari : Of Cloth And Other Stories
Surabhi Sharma, 2001, video, VO st ang / OV eng ond, 74’
jeu 06.10 > 20:00
Les fabricants de textile, sur lesquels reposait l’économie de Bombay, ont mis clé sous porte. Jari Mari est le nom d’un bidonville proche de l’aéroport de Bombay ; ses rues étroites sont remplies d’ateliers où hommes et femmes gagnent à peine de quoi vivre. Les autorités veulent démolir Jari Mari pour agrandir l’aéroport.
Cosmopolis : Two Tales of a City
Paromita Vohra, 2004, video, VO st ang, 15’
KuttyJapaninKuzhandaigal
(Children Of Mini Japan)
Chalam Bennurakar, 1990, 16mm, VO st ang / OV eng ond, 60’
sam 08.10 > 18:00
(Photo 7 en annexe)
Une petite ville du Tamil Nadu est le producteur principal d’allumettes et de feux d’artifice en Inde. Bienvenue à Sivakasi ! Mais pourquoi la comparer au Japon ?“ Parce qu’au Japon on travail vite, très vite et on est productif ” ceci est le discours quotidien des chefs d’usines aux ouvriers. Autre chose qui saute aux yeux :
les ouvriers ne dépassent pas 16 ans. A Sivakasi les enfants travaillent dès leur plus jeune âge. La région aride n’est pas cultivable, c’est donc avec un certain fatalisme que les familles démunies acceptent leurs lot.
(Photo 8 en annexe)
Hamara Shaher,(Bombay our city)
Anand Patwardhan, 1985, video, VO st ang, 75’
sam 24.09 > 20:00
(en présence du réalisateur)
New (Improved) Delhi
Vani Subramanian,2003, video, VO ang, 6’
ART
Snapshots From A Family Album
Avijit Mukul Kishore, 2004, video, VO st ang / OV eng ond, 63’
ven 14.10 > 19:00
Après ses études de cinéma, Mukul entreprend un film ayant pour acteurs les membres involontaires de sa famille. Il y a sa mère qui travaille dans un collège et qui n’aime pas être filmée. Et puis son père, jeune retraité qui s’occupe désormais de son jardin potager. Et ensuite son frère, cité en exemple parce qu’il travaille dur et qu’il va bientôt se marier. Tour à tour, toute la famille défile devant l’objectif de Mukul qui rêve de faire un grand film artistique sous l’oeil incrédule des siens.
A Night Of Prophecy
Amar Kanwar, 2002, video, VO st ang / OV eng ond, 77’
sam 15.10 19:00
Les récits poétiques se fondent les uns dans les autres et laissent entrevoir un language universel et symbolique, celui de l’écriture, de la poésie. Les vers chantent la révolution, l’indépendance, l’oppression. Rarement, l’équilibre entre le visuel et le poétique aura atteint une telle fusion. Les films d’Amar Kanwar sont appréciés et reconnus dans le monde entier.
Ebang Falguni (The Lost Lines Of A Beauty Monster)
Sharmy Pandey, 2004, video, VO st ang / OV eng ond, 21’
Kumar Talkies
Pankaj Kumar, 1998, video, VO st ang / OV eng ond, 76’
dim 16.10 > 18:00
A Kalpi, petite ville du nord de l’Inde, le cinéma est une des rares distractions populaires avec les jeux de société à même le trottoir ou les écrans de télévision en vitrine. Il y a 30 ans, le père du réalisateur a ouvert une salle de cinéma, la dernière encore en activité. Peu importe le film qui y est montré, les spectateurs (exclusivement masculins) s’y pressent pour quelques roupies. Les séances sont souvent interrompues par des coupures électriques et le projectionniste a tendance à sauter les bobines qui ne comportent pas de scènes de comédie musicale.
(Photo 9 en annexe)
Brihannala Ki Khelkali
(Dancing Othello)
Ashish Avikunthak, 2002, 16 mm, VO st ang / OV eng ond, 18’
Narayan Gangaram Surve
Arun Khopkar, 2003, video, VO st eng / OV eng ond, 45’
sam 15.10 > 18:00
(Photo 10 en annexe)
Pour le programme complet ou pour tout autre renseignement, consulter le site du cinéma Nova : http://www.nova-cinema.com
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Info : Sophie Parisse
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0484/ 745 218
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