Cinéma d’Attac à l’Arenberg
Jeudi 19 octobre 2006 à 21 heures 30
Un film de Yannick Bovy et Mathieu Sonck.
Cinéma d’Attac à l’Arenberg (Galeries de la Reine 26).
Avec dans les rôles principaux :
Elio DI RUPO, Laurette ONKELINX, Charles PICQUÉ, Pascal LAMY, Vincent DECROLY, François HOUTART, Serge HALIMI, Alain ACCARDO, François DE BRIGODE…
Dès 20 heures 30, le débat :
« Le socialisme à bout de souffle… ? »
avec Claude DEMELENNE (rédacteur en chef du Journal du Mardi),
Ataulfo RIERA (collaborateur au mensuel La Gauche) et
Guy VAN SINOY (délégué FGTB)
Prix : 6,6 euros. Durée : 48 minutes
AVANTI POPOLO ! « mode d’emploi »
1. Dernière journée du Forum social à Paris : la délégation du PS défile sous une pluie de canettes de bières et d’insultes…
« Cette partie-là du cortège se repère au bruit. Un bruit de verre brisé. Et par une façon bien particulière de défiler, à reculons. Pendant plus de quatre heures, samedi 15 novembre, la petite délégation socialiste, placée à l’arrière du cortège des altermondialistes, manifeste en sens inverse de la marche pour faire face à une pluie ininterrompue d’œufs et de canettes de bière que leur jettent les autonomes et les anarchistes. Les insultes fusent, "Socialos collabos !", "P comme pourris, S comme salauds !"… Les bouteilles restées intactes à terre sont immédiatement détruites par les socialistes. Pourqu’elles ne servent plus de projectiles. Au point de rassemblement, à 14 heures place de la République, les militants, surtout des jeunes Français et Européens, sautillaient joyeusement derrière les deux camionnettes affrétées par le PS. Un gros ballon blanc frappé du poing et de la rose flottait. Les casquettes noires et les T-shirts beiges marqués du slogan "Les socialistes pour un autre monde", qui n’avaient pu être utilisés au mois de mai, en marge du G8, étaient distribués. "Le tout, ça va être de la porter jusqu’au bout", plaisantait Bruno Le Roux, député de Seine-Saint-Denis, en ajustant son couvre-chef. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, est venu faire un petit tour. "C’est une manifestation utile, constructive, pour créer un rapport de forces. A aucun moment la Mairie n’a cherché à récupérer le FSE, mais je crois que ma parole a été entendue", dit-il avant de s’éclipser. A 14 heures 30, le clima ! t se tendlorsque le cortège des organisations anarchistes (CNT, Alternative libertaire, FA et No Pasaran) parti de la place des Fêtes, arrive. Les anars, qui avaient préalablement négocié avec le PS pour éviter des incidents, sont stupéfaits de les trouver juste devant eux. Une sorte de no man’s land se forme. Les services d’ordre se regardent en chiens de faïence puis parlementent. Les socialistes, eux, se sont retournés. En première ligne, les quelques responsables présents forment une chaîne. Kader Arif, Harlem Désir, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Cambadélis, Gérard Filoche, Bernard Soulage, Benoit Hamon se serrent les coudes. Juste derrière, il y a Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Patrick Bloche, premier secrétaire de la fédération de Paris, et Bariza Khiari, secrétaire nationale chargée des services publics. La délégation s’est effilochée. Il ne reste que quelque 250 socialistes, coincés entre les anars et le PCF, et désormais encerclés par leur propre service de sécurité. "On aurait dû mobiliser davantage", enrage M. Peillon. Beaucoup déplorent l’absence de François Hollande. Deux anarchistes se sont avancés et interpellent M. Mélenchon et M. Cambadélis. "C’est une violence que vous nous faites en étant là. Aujourd’hui on n’a pas d’alternative politique et vous en êtes les responsables !", les apostrophe Serge, membre du comité CNT des intermittents du spectacle. "T’es content, mon gros, maintenant t’as un gouvernement de droite !", riposte M. Mélenchon. Le face-à-face entre les deux camps dure plus de deux heures. Leschoses se gâtent réellement avec l’arrivée des autonomes. Lorsque le cortège s’ébranle enfin, vers 16 heures 30, les socialistes essuient un déluge de projectiles. Sur les trottoirs, la foule regarde, médusée. Certains badauds en profitent pour crier leur haine contre le PS. "Lynchez-les ! Ils n’ont rien à faire ici !", s’époumone un homme, qui assure "ne plus voter pour personne depuis plusieurs années". Boulevard du Temple, le PS, Cambadélis et Mélenchon en tête, charge pour se dégager. L’échauffourée est violente mais ne dure pas. Elle se reproduira un peu plus loin. Coûte que coûte, la délégation PS veut terminer la manifestation. Elle se disloque, en se congratulant, juste avant la place de la Nation » (Le Monde, 18 novembre 2003).
LES FAITS.
La veille, Elio Dio Rupo est là au Forum Social pour prendre la parole au Stade de France lors d’un des deux « dialogues-confrontation », formule retenue par les organisateurs pour inclure des représentants des partis dans les débats. C’est l’exception car la Charte des principes du Forum mondial de Porto Alegre stipule que « les leaders de partis ne peuvent participer en tant que tels. Toutefois, ils pourront être invités à titre individuel ». Dans Avanti Popolo !, on prendra donc un généreux plaisir à découvrir le citoyen Di Rupo fustigeant « l’ultralibéralisme » (pas le libéralisme, étant sous-entendu que celui-là sert l’économie de marché capitaliste de manière « civilisée »). Au terme d’un discours passionné, mais hué au fur et à mesure, Di Rupo sort de sacourageuse harangue « tout feu mais en flamme ». Didactique.