Jeudi 15 mars 2007 à l’Arenberg à 21h30
Film de Marion Hänsel en avant-première
L’exode d’une famille poussée à l’exil par la menace d’une guerre imminente et d’une sécheresse inexorable. À l’image d’une certaine Afrique, l’histoire d’un désastre annoncé. Inouï.
Dès 20 heures 30, le DÉBAT :
« LES TROIS SOLUTIONS POUR QUE L’AFRIQUE SE SAUVE… »
avec notamment Oscar FLORES (membre du Collectif de soutien aux sans-papiers et de l’UDEP)
Cinéma ARENBERG (26 Galerie de la Reine). BELGIQUE 2006. Durée : 96 minutes. Prix d’entrée : 6,6 euros y compris pour le débat (sauf les Article 27)
D’un côté, le désert qui grignote la terre. La saison sèche qui n’en finit plus, l’eau qui manque. De l’autre la guerre qui menace. C’est l’histoire d’un désastre annoncé.
Au village, le puits est à sec. Le bétail meurt. Rester au village, c’est la ruine, et peut-être la mort pour les habitants. Partir est tout aussi dangereux, car il faudra marcher trop longtemps, traverser des régions disputées par la guerre et une soldatesque corrompue.
Demeurer est risqué ; s’en aller aussi, mais il n’y a pas d’autre choix. La majorité des villageois, se fiant à leur instinct, partent en direction du Sud. Rahne, le seul lettré, décide de partir avec sa femme et ses trois enfants vers l’Est. Leur seule richesse ? Quelques brebis, des chèvres et un dromadaire.
AUCUNE SOLUTION… Histoire de quête, d’espoir et de fatalité. Rahne et les siens parcourent des contrées hostiles sous un soleil dévastateur, effectuant des marches sans fin, jusqu’aux confins de la vie. Prudence, ruse, intelligence ne feront pas défaut à cette famille qu’une profonde humanité ne cesse d’unir.
Mais, à chaque épreuve, elle y laissera –chèvre après chèvre– une partie du troupeau. Jusqu’à en être laminée elle-même.
Dans « Si le vent soulève les sables », Marion Hänsel ne laisse entrevoir aucune solution. La réalisatrice n’affirme pas qu’il n’y en a pas, mais tout discours salvateur est à construire après.
Le jeudi 15 mars, Attac Bruxelles 1 vous convie donc à une nouvelle avant-première de grande qualité : la dernière oeuvre de la cinéaste belge… Un récit de fin du monde, filmé en Afrique, à l’extrême de Djibouti, pour suivre l’exode d’une famille poussée dans un exil inexorable.
Projeter ce film, autant le préciser, est pour nous un véritable défi…
CONTROVERSE. Car il suscitera, c’est sûr, des lectures opposées. Sur l’éventuel pessimisme de son propos. Sur l’esthétisme appuyé de sa scénographie. Sur son excès de pathétisme. Tel sera sans doute le point de vue de certains spectateurs.
Ou alors, tout au contraire, vous saluerez comme jamais l’universalité du propos. Le naturalisme de la dramaturgie. L’efficacité linéaire qui en construit le récit. Bref, vous resterez comme suffoqué après avoir été renversé par des vies dont on ne parle jamais. Et qui, pour la seule fois qu’elles se laissent déclamer, nous laissent… sans voix.
À Attac Bruxelles 1, nous avons pris le parti d’oser montrer des films qui versent dans la controverse. Et alors ? Nous n’avons pas besoin d’unanimisme et d’unanimité à tous prix. Nous sommes contre le conformisme, la conformité, l’unanimisme et l’unanimité, bref… la pensée unique. Ni dans la politique, ni dans l’économie. Ni dans la culture.
« Si le vent soulève les sables » ? Un film inouï qui ne laissera aucun spectateur indemne… Car c’est aussi une parabole sur la détermination et l’éternité, nous entraînant sur les pas de Shasha, l’enfant nomade qui va conquérir l’amour de son père grâce à sa ténacité, sa force et sa joie de vivre.