Débat
Jeudi 24 mai 2007 à 19h00
Attac-Bruxelles 2, Kairos Europe (Wallonie/Bruxelles) et le
Collectif Solidarité Contre l’Exclusion vous invitent à un débat
avec les candidats aux élections législatives :
Karine Lalieux (PS),
François-Xavier De Donnéa (MR),
Josy Dubié (Écolo),
Dominique Weerts (CDH)
Contact : 0475-72.34.48
Editeur responsable : François Gobbe, 2-3 av. du Parc Royal à 1020 Bruxelles
Ou :
Auberge de Jeunesse Jacques Brel,
30 rue de la Sablonnière à 1000 Bruxelles [métro Botanique]
La répartition primaire
La répartition des richesses produites entre les travailleurs
(revenus du travail) et les détenteurs de capital (revenus de la
propriété) constitue un facteur primordial. Si cette question
ne sera pas l’objet du débat programmé, il est nécessaire de
rappeler quelques faits essentiels.
La part des revenus du travail dans le PIB a perdu environ
10% du PIB (les salaires pourraient être aujourd’hui environ
16% plus élevés si la part salariale avaient été maintenue) par
rapport à la moyenne des 30 années d’après guerre. Cela
représente aujourd’hui environ 25 milliards d’euros, par an !
On calculera aisément ce que cela représente aussi au niveau
de la chute des cotisations sociales (qui, rappelons-le, sont du
salaire socialisé).
En outre, si la loi de maintien de la compétitivité de 1996
limite les augmentations salariales à la moyenne des salaires
des trois pays voisins (Allemagne, France et Pays-Bas), elle
prévoyait aussi dans son article 14 la possibilité pour le gouvernement
de modérer les dividendes, les loyers et autres
revenus de la propriété.
La modération salariale a bien eu lieu ; la modération actionnariale
pas ! D’où le transfert considérable de richesse du travail
vers le capital !
Si le remède préconisé contre le chômage est la recherche de
compétitivité par les prix (ce qui devrait sans doute être mis en
débat), il faut bien conclure que les politiques mises en oeuvre
ne sont pas équilibrées. Ou l’objectif était-il autre ?....
La redistribution
Après la répartition primaire des revenus, l’autre question
importante touche à la redistribution par le biais des cotisations
sociales et de la fiscalité.
Les cotisations sociales représentent près de 50 milliards d’euros.
Elles sont affectées par la baisse de la part salariale et les
réductions de « charges patronales ».
L’ensemble des impôts représente un peu plus de 90 milliards
d’euros par an répartis comme suit : 35% pour l’impôt des personnes
physiques, 32% pour les impôts sur la consommation
(TVA…), 20% pour l’impôt sur les revenus du capital (impôts
des sociétés pour moitié, précompte mobilier, immobilier et
droit d’enregistrement,...), auxquels viennent s’ajouter les
taxes de circulation et autres taxes locales.
Soulignons ici que si l’impôt sur les revenus du capital représente
20% des recettes fiscales, les revenus du capital représentent
30% du PIB. Ceci en dit plus qu’un long discours sur
la progressivité effective de l’impôt !
Rappelons-nous que ce gouvernement a réalisé une (grande)
réforme fiscale sur les revenus, et sur l’impôt des sociétés, à la
baisse, dans la ligne des politiques (néo)libérales !
Les mêmes services collectifs peuvent-ils alors être assurés ?
Si c’est l’objectif, alors... QUI VA PAYER la différence ?
Les réponses actuelles consistent surtout à renvoyer les charges
fiscales vers les ménages, par le biais de l’impôt sur la
consommation. Cet impôt est pourtant le moins juste qui soit.
D’autres types de réponses existent – impôt sur la fortune,
taxation des flux financiers et des plus-values boursières, taxation
plus importante des revenus mobiliers (dividendes et
intérêts d’obligations, SICAV…) et immobiliers, globalisation
fiscale des revenus, etc. – mais elles se heurtent au manque de
transparence (existence d’un secret bancaire fiscal), au manque
de volonté politique de nombreux pays qui ont fait de
l’évasion fiscale une spécialité. Et la Belgique ne fait pas
exception à la règle, qui est considérée par nos voisins français
et hollandais comme un « havre de paix fiscal »...
Le débat
Une fiscalité déséquilibrée est une des raisons principales qui
conduisent à ce que près de 15% de la population (sur)vit
maintenant sous le seuil de pauvreté. Sans parler des autres
effets sur la cohésion sociale.
Parce qu’une fiscalité juste est un moyen primordial pour
lutter contre la pauvreté et promouvoir la cohésion sociale,
le « Réseau contre la spéculation financière et une fiscalité
juste » a adressé aux partis politiques 7 questions sur des
mesures concrètes qui sont à leurs portées.
Attac-Bruxelles, Kairos Europe (Wallonie/Bruxelles) et le
Collectif Solidarité Contre l’Exclusion invitent les citoyens à
venir prendre connaissance de leurs réponses et à en débattre
avec eux.