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Vendredi 11 avril à 19h

Rassemblement contre les rafles et les déportations

Parvis St-Jean-Baptiste, Molenbeek.

Ni centres fermés, ni prisons !




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Contre les rafles et les centres de déportation

C’est arrivé il n’y a pas longtemps. Tu prenais le métro en vitesse et ils étaient là, à la sortie, avec leurs sinistres uniformes. Tout le monde était contrôlé. Certains n’ont pas pu montrer un ticket valide et ont dû donner leurs cartes d’identité. Certains n’avaient même pas de carte d’identité à montrer. Ceux-là, ils ont été séparés, arrêtés et emmenés vers un centre fermé.

Un centre de rapatriement, comme ils appellent ça, en fait c’est juste des prisons. Des gens y sont enfermés, privés de leur liberté. On essaie d’y instaurer la peur par la menace d’une déportation. L’Etat démocratique laisse une trace sanglante, aux frontières comme dans nos quartiers.

Ça suffit ! Des gens sont traqués et détenus à un rythme effréné. Pourquoi ? Parce qu’ils sont nés ailleurs, parce qu’ils essaient de survivre avec les moyens du bord. Parce qu’il est plus facile d’exploiter et de bâillonner les gens quand une partie possède des papiers et l’autre n’en a pas. Papiers qui permettent aux détenteurs de pouvoir, aux flics, aux politiciens de nous contrôler, de nous monter l’un contre l’autre et de nous dominer. Ce sont eux qui sont responsables de la misère qu’on doit affronter tous les jours.

Nous ne nous laissons plus humilier, traquer, enfermer... Début mars les détenus au centre de déportation de Vottem ont entamé une grève de la faim, quelques jours plus tard, les prisonniers du 127bis à Steenokkerzeel ont suivi. Cachot, menaces, passages à tabac, humiliations sont utilisés pour tenter de les briser.

Fini la résignation ! Exprimons notre rage contre les rafles et les centres de déportation.

Contre l’ordre démocratico-policier

« Le ministre de l’Intérieur Patrick Dewael (Open VLD) dit son mécontentement d’avoir appris que les incidents avec des bus de sociétés de transport en commun seraient la conséquence de contrôles de police. Si des jeunes réagissent avec agressivité à des initiatives de la police, ils sont à la mauvaise adresse, selon M. Dewael. "Ces jeunes tireront la paille la plus courte", dit le ministre samedi dans Het Nieuwsblad et Het Volk.

Le ministre de l’Intérieur a pris l’initiative vendredi de demander que l’on prenne contact avec la police d’Anderlecht pour lui proposer, vu la situation actuelle, un appui de la police fédérale. La réponse d’Anderlecht a été positive. La police locale et ses responsables doivent à présent décider eux-mêmes comment utiliser ces agents à Anderlecht.

Le ministre de l’Intérieur estime qu’il ne serait pas déraisonnable de faire intervenir temporairement des agents de police sur les lignes de transport en commun à risques. Il estime que la police doit donner un signal visible pour montrer qu’elle intervient préventivement et que les habitants des quartiers où ont eu lieu des incidents peuvent se sentir rassurés ». (« Dewael plaide en faveur d’agents dans les bus », BELGA, Mis en ligne le 22/03/2008)

On sait désormais à quoi s’en tenir. Reste à créer de la solidarité dans les transports pour faire « fuir » la police. Ce qui est important, c’est de rendre visible, par tous les moyens, cette présence policière et les violences qui en découlent. Déjà dans les trains les agressions de jeunes et moins jeunes sont monnaies courantes et la violence subie par les usagers devient de jour en jour plus forte. On a d’ailleurs, il y a peu, assisté à l’arrestation d’un contrôleur entrain d’agresser un usager.

Ne laissons pas les médiats nous diviser, refusons cette classification arbitraire et ségrégationniste entre « jeunes violents » et « usager démocratiquement passif ». Montrons à tous que quand un jeune se fait agresser par la police, c’est un acte qui nous est fait car en face de la police « nous sommes tous des jeunes violents ». (« Nous avons participé aux actions attribuées à la soi-disant pègre, nous affirmons que nous sommes tous des casseurs, nous sommes tous la pègre » Comité d’action Ecrivains/Etudiants/Travailleurs, écrits le 25 mai 1968 par Margueritte Duras, Maurice Blanchot et Dionys Mascolo)

Dans les Centres Fermés, au Tibet, en escaladant les grilles de l’OTAN (« NATO GAME OVER »), en faisant une grève de la faim, en se révoltant dans les quartiers contre la police, en occupant les universités, en rendant possible des squattes, etc. partout des groupes de gens se mobilisent en décidant de passer à l’acte et c’est dans ce « passage » qu’advient la liberté. En effet, c’est en reprenant prise sur nos quotidiens sous contrôle(s) que nous pouvons créer des solidarités effectives et efficaces :

- ici avec nos camarades en prisons et dans les centres fermés qui n’acceptent pas les conditions de servage qui sont les leurs, avec les jeunes qui se retrouvent en « garde à vue » et subissent les passages à tabac rituels du racisme d’Etat, avec les militants, activistes, révoltés, enragés qui se retrouvent derrière les même barreaux à subir les mêmes humiliations, injures et violences souvent avec des différences de degrés en fonction du nom de famille sur la carte d’identification et de la résistance face à l’arrestation.

- là-bas avec nos camarades tibétains qui résistent pour changer le cours de leurs existences, malgré l’influence considérable de la CIA qui se cache derrière les actions de soutien au Dalaï-Lama et de la bureaucratie chinoise dont le sang de Tienanmen ne finit pas de sécher sur les canons des chars.

Partout dans le monde il s’agit de se désaffilier de nos identités étatiques – qui sont toujours en dernière instance identification à la logique du capital – pour passer à l’action et ainsi ouvrir le champ des possibles. C’est dans ces passages toujours singuliers et dans ces ouvertures toujours fragiles que nous pouvons produire des solidarités réelles malgré la distance et les différences. Il y a là une voie d’universalisation, au sens où la condition de possibilité de la politique – qui n’existe jamais que sous la forme réelle de sa singularisation – c’est bien l’égalité. Ainsi pour être l’égal d’un moine tibétain, d’un sans-papiers en grève de la faim ou en centre fermé, d’un jeune passé à tabac ou qui résiste à un contrôle d’identité, d’un étudiant qui occupe son université, d’un ouvrier qui tente de faire une grève sauvage nous devons réduire l’espace sociale qui est toujours l’espace de la ségrégation qui nous veut séparé et divisé. Et cela ne peut se faire qu’en nous « dés-identifiant », en nous désaffiliant et en nous déprenant de notre identité étatique : « nous ne sommes pas les citoyens aux noms desquelles à lieu la lutte contre le terrorisme qui emprisonne chaque jour nos frères », « nous ne sommes pas les Belges aux noms desquels on enferme et on expulse nos frères sans-papiers », « nous ne sommes pas les habitants de l’Europe aux noms desquels chaque jour on élève une forteresse pour nous séparer du reste du monde », « nous ne sommes pas les membres d’une population silencieuse sur laquelle les oligarchies dominantes assoient leur légitimité », « nous ne sommes pas les électeurs soucieux de leur pouvoir d’achat aux noms desquels on décide des pires politique d’austérité », « nous ne sommes pas les travailleurs soucieux de leurs intérêts individualistes aux noms desquelles les plus faibles et les plus pauvres d’entre nous sont laissés aux bancs de cette société », « nous ne sommes pas les consommateurs aux noms desquels les publicitaires et les économistes développent les pires stratégies d’aliénation »

Nous avons toujours été du côté de la plèbe, jamais de celui des gouvernements …




Rassemblement 11 avril 2008 - 19h. Parvis St-Jean-Baptiste, Molenbeek




« Sauf des mouchards et des gendarmes

On ne voit plus par les chemins

Que des vieillards tristes en larmes

Des veuves et des orphelins

Paris suinte la misère

Les heureux même sont tremblants

La mode est au conseil de guerre

Et les pavés sont tout sanglants


Oui mais ça branle dans le manche

Les mauvais jours finiront

Et gare à la revanche

Quand tous les pauvres s’y mettront (bis) »

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