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Cinéma d’Attac

PARADIS FISCAL, ENFER SOCIAL

Jeudi 19 juin 2008



LE JEUDI 19 JUIN
à 21 heures 30
à l'Arenberg
LE CINÉMA D'ATTAC PRÉSENTE

 
PARADIS FISCAL, ENFER SOCIAL
de Frank GARBELY et Mauro LOSA


dès 20 heures 30
LE GRAND DÉBAT :
«CE N'EST QU'UN DÉBUT, LE PILLAGE CONTINUE…!»
avec notamment
Bruno BAURAIND
chercheur au GRESEA
(Groupe de Recherche pour une Stratégie Alternative)


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Spécialité suisse:
sur les 24.000 domiciles recensés à Zoug, plus de la moitié servent d'adresses «prête-noms» pour des sociétés-boîtes aux lettres. Ça vaut le détour : cette charmante ville alémanique, au cachet médiéval, doit essentiellement son rang de grande place commerciale… aux traders –ces courtiers en matières premières, aussi vils qu'amoraux. Figure emblématique de cette caste argentée de spéculateurs: Marc David Rich –un Américain, né à Anvers, cupide et sans scrupule (à tel point que la justice des Etats-Unis, en 1983, énuméra 51 chefs d'accusation à l'encontre de cet expert en blanchiment, réclamant contre lui une peine de 325 années de prison). Bailleur de fonds dans maints coups sanglants de la CIA, figurant durant huit ans sur la liste des «individus les plus recherchés» par le FBI, Rich sentit le vent du boulet (sa tête était mise à prix pour 750.000 dollars) et implanta son QG à Zoug. Où il ne risquait pas l'extradition, la loi suisse ne réprimant pas les délits que les juges américains lui imputaient…

Connaissez-vous Glencore ? Vous auriez pourtant intérêt. L'année dernière, ce consortium –créé par Marc David Rich– a réalisé un chiffre d'affaires de 119,9 milliards de francs suisses –bien loin devant Nestlé, Novartis et Roche. Ses affaires, et donc ses bénéfices, la multinationale Glencore les réalise aux quatre coins du globe, exploitant et commercialisant des matières premières comme le pétrole, le fer et le charbon. Notamment en Colombie, à Cerrejón, dans la province de la Guajira. Où l'entreprise est copropriétaire d'une des plus grandes mines à ciel ouvert du monde (95.000 hectares). En 2005, on y avait extrait 27 millions de tonnes de charbon –dont 60% exportées vers l'Europe . Pour en assurer l'agrandissement, Glencore n'avait d'ailleurs pas hésité: avec l'aide des autorités et de l'armée, des villages entiers avaient été rasés et leurs habitants expropriés de force.

CIMETIÈRE INCENDIÉ… Exemples. Le 28 janvier 2002, des escadrons anti-émeutes et plus de 200 fantassins encerclent la localité de Tabaco pour l'anéantir, n'hésitant pas à incendier le cimetière. Devant les caméras, Deivi Rafael Rios Pico éclate en sanglots quand il témoigne de la brutalité des soldats menaçant d'enlever les enfants à une femme si elle ne signait pas l'avis d'expropriation. Les communes d'Albania, Data Nueva, Mamantial et Chancleta connaîtront un sort identique. Idem pour les indiens Wayúu, chassés des terres qu'ils occupaient depuis la nuit des temps –victimes d'exactions innommables exécutées par les paramilitaires colombiens, puis objets d'un véritable massacre dans lequel des unités de l'armée étaient impliquées (unités habituellement «employées» pour surveiller la mine). Désormais, des grillages encerclent leurs terres ancestrales vouées à la destruction avant de futures fouilles houillères. A Bogota, le syndicat des mineurs, mené par son président Francisco Ramirez, n'accuse donc pas seulement Glencore de violations systématiques des droits de l'Homme mais également de corruption caractérisée. En plus de détenir tout un port pour l'embarquement du charbon à Santa Marta, le géant exploite –outre El Cerrejón– d'autres gisements à ciel ouvert dans le département colombien de Cesar.

Ainsi, le village de La Jagua pourrait être l'un des plus riches du pays, puisque Glencore y tire profits de trois mines. Mais la multinationale n'y paie quasiment pas d'impôts. Conséquences: les routes ne sont pas asphaltées, l'eau est polluée et l'électricité le plus souvent coupée. Couche par couche, la terre est creusée à coup d'explosifs, puis enlevée jusqu'à 200 mètres de profondeur. Le cours des rivières (qui approvisionnaient les villages en eau potable) est dorénavant interrompu: l'eau est utilisée pour l'assainissement des sous-sols; non filtrée, elle s'écoule dans les ruisseaux, pollue les pâturages et rend le bétail malade. Des centaines de camions attendent devant les mines pour conduire le charbon au port éloigné de 180 kilomètres. Ni les surfaces de charge, ni les dépôts de charbon ne sont couverts. En conséquence, la poussière de charbon envahit tout, provoquant des maladies respiratoires à répétition.

La frustration de la population de La Jagua a justement débouché, en février 2007, sur des manifestations de protestation. Celles-ci ont été écrasées par les forces de police et par l'armée, causant un mort et 50 blessés. Le gouvernement est finalement intervenu et a négocié un accord. Evidemment, rien n'a  changé depuis. En août, des ouvriers ont occupé leur mine après avoir été licenciés illégalement. Cette protestation a aussi été violemment réprimée.

VOYOUS ET WAYÚU. Retour à Zoug. Debora Barros Fince –la représentante des Wayúu, qui a elle-même perdu des proches dans le massacre de son village– a décidé de venir en personne au siège de Glencore pour interpeller et la compagnie et les parlementaires zougois. Mais à Zoug, l'heure n'est pas à l'autocritique. Le gouvernement prépare une nouvelle baisse d'impôts pour les holdings. Dans ce havre si tranquille pour les «global players» avides de profits maximalisés, les anciens tuyautent les nouveaux venus. Le conseiller d'Etat Walter Suter (Parti Démocrate-Chrétien) conclut, sans s'en désoler, à l'impossibilité de «prescrire des règles éthiques aux entreprises, qui bénéficient d'un espace de liberté dans un système économique libéral»…
«Paradis fiscal, enfer social»… ? Une enquête «coup de poing» sur la face sombre de la prospérité helvétique.  


                                                                            


PARADIS FISCAL, ENFER SOCIAL…
TOUT UN PAYS PRIS EN OTAGE
PAR LES MULTINATIONALES
UN REPORTAGE EXTRAORDINAIRE
SUR LA COLOMBIE



Cinéma ARENBERG 26 Galerie de la Reine
SUISSE 2006
Durée: 54 minutes
Prix d'entrée: 6,6 euros y compris pour le débat (Article 27 : 1,25 euro)

ATTAC-Bruxelles 1, 16 avenue Nouvelle, 1040 Bruxelles
mail : bxl 1@attac.be
http://bxl.attac.be
tél : 0494 / 808 854

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