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Pétition

Pour l’arrêt des poursuites contre les occupants de l’ONEM de Liège en 1999


La Cour d’Appel de Liège jugera le 10 juin prochain 4 militants qui en mai 1999 ont participé à une occupation des bureaux de l’ONEM. Ils étaient une cinquantaine ce jour-là à l’intérieur des bâtiments, soutenus de l’extérieur par quelques dizaines d’autres. Leur objectif : réclamer une rencontre avec le directeur de l’ONEM afin qu’il s’engage, entre autre, à mettre fin aux « visites domiciliaires » sauvages que des inspecteurs multipliaient à l’époque auprès des chômeurs.

Cinq ans plus tard, 4 militants parmi les occupants se sont retrouvés sur les bancs du Tribunal correctionnel de Liège. Accusés de vol, complicité de vol, de destruction d’édifice public : bref, d’être des criminels ! Pire encore, puisque la prévention de destruction d’édifice public relève de l’armada législatif antiterroriste ! Un des 4, pourtant « reconnu » par le personnel, a pu prouver qu’il n’était pas à Liège ce jour-là. Il a été acquitté. Deux autres ont obtenu la suspension du prononcé, le quatrième a été condamné à un mois de prison avec sursis. Au civil, l’ONEM a obtenu 1000 € de dédommagements pour les torts subis au lieu des 7000 réclamés. Le Ministère public a, quant à lui, été débouté pour la quasi totalité des préventions.

Pas satisfait de ce jugement, l’ONEM a interjeté appel. Le Ministère public lui a emboîté le pas.

Ce 10 juin 2008, 9 ans après les faits, l’ « affaire » va être rejugée au civil et au pénal.

L’occupation des locaux de l’ONEM était une action politique collective. La revendication centrale était la suppression des visites domiciliaires. Celles-ci étaient de véritables perquisitions (sans mandat !) au cours desquelles la vie privée des chômeurs était fouillée sans aucune retenue ni respect élémentaire. Le but : traquer les isolés pour tenter de prouver qu’ils étaient en fait des cohabitants, déduire d’éléments relevant de la vie strictement privée des conclusions arbitraires de vie commune. Des milliers de chômeurs ont été lourdement sanctionnés suite à ces contrôles. Quelques mois après l’occupation de l’ONEM, et après des années de lutte, les visites domiciliaires ont été abrogées de fait par l’autorité publique. Une manière de reconnaître que les militants avaient donc raison…

L’ONEM et le Ministère Public tentent pourtant de faire passer les militants pour de vulgaires petites frappes. C’est dans l’air du temps : ceux qui mènent des luttes sociales au sens large, dans des domaines très divers, sont considérés comme des criminels et jugés comme tels. La dimension politique et collective est totalement évacuée. Nous nous insurgeons contre cette dérive.

Nous soutenons les 4 inculpés devant la Cour d’Appel de Liège. Nous estimons qu’il n’ont pas leur place dans un Tribunal. En conséquence, nous exigeons de l’Onem et du Ministère Public qu’ils arrêtent toute poursuite judiciaire, civile et pénale, à leur encontre.

A l’heure où se préparent de nouvelles mesures de contrôle des chômeurs qui ne feront que renforcer la politique d’exclusion massive en cours, à l’heure où les lois antiterroristes s’appliquent aux militants des mouvements sociaux, ce soutien nous semble un devoir démocratique élémentaire.


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