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Si, et même si, on revendiquait de cesser l’hypocrisie

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Si, et même si,
on revendiquait de cesser l’hypocrisie

Si on revendiquait de cesser de ne pas savoir.
Le monde est interdépendant, les humains le sont aussi.
Ils l’ont toujours été, rien de neuf sous le soleil, sauf, même en temps de paix chez nous, de le dire et de le répéter sans cesse à ceux qui préfèrent faire semblant de ne pas le savoir.

Ainsi, si guerre il y a, et guerre il y a tous les jours, tout le monde en souffre, et, même si certains y gagnent,
de l’argent, essentiellement,
du pouvoir, accessoirement ou pas,
on se demande ce qu’il en sera,
et si, à long terme,
ce leur sera vraiment profitable.

En attendant donc,
nous souffrons tous,
des guerres notamment,
économiques ou pas,
directement ou indirectement.
Nous souffrons
de voir, d’entendre, de supporter, d’imaginer parfois, d’endurer
la et les souffrances des autres, souffrances
auxquelles nous voudrions ne pas contribuer par un silence de renoncement, de consentement fataliste.
Nous sommes obligés de constater des calamités que nous pressentons ou voulons croire évitables et que nous n’avons pu ni empêcher, ni détourner.

Disons-le : nous ne voulons pas de guerre, ni pour nous, ni pour d’autres.
Les guerres étant devenues « préventives »,
il nous faut à présent nous aussi dire et agir de façon préventive.

Qui a commis ou commandé les attentats ?
Qui en bénéficie ? Qui en souffre ?
Que préparent les attentats ?
Que préparent les médias, des médias ?
Que veut-on de l’opinion, du plus grand nombre ?

Il a été clairement écrit que l’Iran ne veut pas la bombe atomique (interview de Gholamali Haddad Adel, Président du parlement iranien, Le Soir, 2 et 3 juillet 2005). Il a été clairement écrit que l’Iran ne revendiquait que l’étape de refroidissement atomique et non celle d’enrichissement, cette dernière étant prélude aux opérations d’armement. Pourquoi ne plus en parler et se borner à parler de « transformation d’uranium », terme prêtant à toute interprétation et utilisation.
Pourquoi les médias télévisés répercutent-ils ou créent-ils une montée de pression internationale sur le sujet ?
Il a clairement été écrit qu’on ne sait qui a commis certains attentats (Le Soir, août 2005). Et pour les autres, sait-on, et, si oui, dit-on qui les a commis ? Avons-nous toute information connue sur le sujet ?

Nous ne voulons pas, nous ne voulons plus de ce monde de conflits dont sont tracées les lignes ou les « axes » depuis des années, voire des dizaines d’années, à la poursuite de l’or noir, après qu’eussent été largement engloutis l’or jaune, l’or blanc, les bijoux et le caoutchouc.
Deux mots au passage sur le nouvel « or blanc », à savoir le coton, celui que nous portons si volontiers et qui à son tour se retrouve au cœur d’enjeux vitaux pour ceux qui le produisent à des prix toujours plus bas, des prix, disons-le, insupportables puisqu’ils ne permettent plus de vivre. Est-ce l’avenir de toutes les productions agricoles ?
On entend certains prétendre avoir trouvé la solution pour l’OMC, à savoir que le sud produise la nourriture et le nord les services (pourtant délocalisés mais les sièges resteraient ailleurs) !!! Quelle aberration ! Polluer pour importer une nourriture pas chère (voir les conditions sociales) que l’on pourrait produire partout équitablement ! Insidieusement est-ce vers cela qu’on se dirige quand on veut améliorer les conditions (financières) d’importation des bœufs de la pampa (le plus grand propriétaire de bestiaux de la pampa étant Georges Sorros, m’enfin...). C’est pas le tiers monde qu’on aidera mais les investisseurs. Sans parler des OGM, et des brevets sur les trésors des forêts, bien sûr, on sait à qui ils profitent !!! On dit « aider le sud », « participer à des missions économiques », « apporter nos acquis », « faire de la coopération » par les technologies, les biotechnologies, l’amélioration des semences... On se garde bien de développer le sujet, d’utiliser d’autres termes trop connus des critiques parlent autrement du même sujet, à savoir : OGM, brevets, appropriation et privatisation du vivant, pillage des ressources, royalties.
Nous voudrions nous élever préventivement contre les conflits à venir qu’on nous prépare de plus en plus savamment. Nous voudrions être à la hauteur de l’évolution des tactiques de domination des esprits.

Nous voulons dire à nos élus et à leurs aéropages économico-culturels que nous ne sommes pas dupes, plus dupes, pas encore dupes des mensonges et/ou futurs mensonges et préparations -intoxications de l’opinion.
Il s’agit là, pour tous ceux qui veulent la vérité, d’un devoir de courage, d’un devoir d’afficher ou développer l’intelligence, d’un devoir de partager la clairvoyance, d’un devoir d’honnêteté.

NOUS demandons aux partis survivants de relayer nos idées pacifistes.
Nous demandons le courage d’oser la paix et de relayer des moyens de vivre décemment, de vivre conjointement, des moyens de vivre qui soient éthiquement défendables.
Nul ne peut être heureux s’il vit de la mort des autres ou s’il laisse insidieusement, paresseusement, lâchement, répandre ce mode de vie.

Nous souhaitons que l’on envisage l’avenir du monde et de tout le monde d’une façon responsable et lucide, que l’on aborde en face les problèmes d’avenir, de planification et d’utilisation partagée des ressources payées à un juste prix.

Nous pourrions demander (exiger) à nos médias, de nos médias, une info ne créant pas, n’entretenant pas la haine et la méfiance !!!!! une info moins manipulée et potentiellement mensongère : il a été reconnu que sur certain sujet (Afghanistan), deux infos sur trois étaient fausses. Et sur les autres ? Nous payons ces médias, sommes nous complices ?
Non, mais disons-le haut et fort, que c’est sans notre aval.

Après les juifs, cibles de haine savamment entretenue il y a même pas 50 ans, va t’on développer la haine des populations arabes, d’Afrique du nord, asiatiques, etc... avec couvert musulman ou autre vague apparentement ????? La question mérite d’être franchement et médiatiquement posée.
Tue t’on vraiment au nom de Dieu ? Si oui, le désespoir doit être tellement grand !

Pour ceux qui n’en sont pas là, mieux vaut agir de façon préventive, plutôt que réactive, à savoir quand la guerre est imminente et que les plus grandes manifs ne servent déjà plus à rien qu’à se faire arroser par des auto-pompes.

Suggérons donc que tous les mouvements du monde s’associent pour revendiquer la paix, en commençant par nous, les voisins, les suivants...
Annick Ferauge - décembre 2005

Non aux fabriques de désespérance

Suite au désespoir évoqué de Sans abri pour la nuit débarqués par les autorités à l’Eglise St Boniface d’Ixelles à défaut d’une autre solution
Notons que c’est dans de nombreux secteurs que notre état fabrique des désespérances et des désespérés.
On pousse les hauts cris aux JT lorsque meurent les sans abris mais cette société conduit de nombreuses personnes à la faillite et aux triomphes des plus forts et des grosses sociétés.
Il semble ou (rait) au conditionnel que tout ce qui est petit doit (ou peut) disparaître.
Ex : la "peste" aviaire...
Devant tant de matraquage pour chaque poulet ou canard trouvé mort - soi-disant puisqu’on nous a déjà tant menti sur d’autres choses, à commencer par les morts d’hommes pour mettre les choses dans leur ordre d’importance -, mort donc un poulet ou un canard que nous n’irons pas voir, à l’autre bout du monde, de préférence dans un pays à isoler ... Devant ce matraquage, ce défilé d’hommes en gants blancs, d’éprouvettes, de sacs poubelles qu’on rempli(rait) de poulets morts pour bien faire peur et dégoûter les gens.
CE MATRAQUAGE donc d’images visant à faire paniquer les gens, le (les) résultat(s) sont déjà largement atteints mais pas matraqués, eux, pas répandus comme résultats sur les écrans, ou les écrits : il y a un mois, déjà, on constatait la baisse du prix de vente d’au moins 1/3 du prix chez le producteur (pas chez le consommateur). Aujourd’hui, carrément, « on ne vend plus », disent les petits commerçants. Demandez sur le marché, vous constaterez.
On ose publier dans les pages économiques du journal Le Soir que le consommateur est réactif, mais qui l’a voulu ? Qui l’a provoqué, qui a fait, diffusé les images ? A l’avantage de qui ? Qui en profite ? Qui finance et possède les médias ?
Il est hautement probable que c’était là le but : faire baisser les prix, indirectement faire CREVER (à part un poulet inconnu et non reconnu) les petits éleveurs, diminuer la concurrence, DEGRAISSER le marché, faire disparaître les petits producteurs, les productions labellisées (handicap au grand profit et production hyper standardisée), fermer les marchés aux importations asiatiques, etc... On ne connaît pas le tout de ces sombres calculs médiatico-économiques et de leurs applications, on ne peut que constater et imaginer le reste, ces stratégies ne font pas partie de nos formations et encore moins de celles des consommateurs médiatiques. On sert au grand public des intentions de « transparence », de « plus prêt de l’info », on devrait dire « plus proche de l’acheteur ». On commence à avancer que l’on s’éloigne du danger attendu n’est pas advenu, que l’on va sans doute relâcher la pression. Sans doute les chiffres de baisse sont-ils atteints ?...
Mais attention, on voit réapparaître (du moins dans les mots : on dit qu’elle apparut) une vache folle aux infos de France 2, en ce début du mois de décembre 2005. Le troupeau sera bien abattu, vous ne verrez jamais une vache folle, soyez tranquilles, ce spectacle vous est épargné... On ne connaît persone ayant vu une vache folle ! A part celle de la télé, toujours la même, qui glisse et titube. Pourtant, on nous a dit qu’on en avait abattu et brûlé des milliers !!!
Les prix du bœuf seraient ils trop bien remontés, depuis la si bien réussie « crise » précédente ? Pas chez vous consommateur qui n’avez rien vu, mais chez le producteur. Après le poulet, c’est à nouveau le tour du bœuf ?
Rappelons qu’on n’a pas prouvé la transmission de l’animal à l’homme mais qu’on ne l’a écrit plus ou moins confidentiellement (Le Soir) à la fin de la crise qu’on avait menée de main de maîtres pendant quelques mois. On n’a pas du tout fait le même chambard autour de cette nouvelle que celui qu’on a fait pour effrayer toutes les chaumières d’un bout du monde à l’autre - voir les émissions et les chaînes aux relais internationaux qui ne relayent que soigneusement ce qu’il faut ! Je parie d’ailleurs que cette vérité vous a échappé, à vous, lecteurs critiques et de pays à la pointe démocratique !

Vous a t’on dit par contre, a t’on insisté sur les déboires humains ? A t’on vu, montré chez les producteurs, la panique, la détresse, les déprimes des pauvres gens qui n’en peuvent rien ?
Non. Des « fondations » sont chargées par l’état de donner bonne conscience en créant des centres de soutien psychologique aux agriculteurs potentiellement désespérés. Oui, oui, cela existe, avec stand dans les foires agricoles ! Tout est prévu, sauf le recyclage en sans abri.
On n’explique jamais comment on dégoûte les gens et fabrique, si pas des sans abris, du moins bien d’autres désespoirs, et ceci n’est qu’un exemple sectoriel. Mieux vaut parler de ce qu’on connaît un peu, mais il revient à chacun de parler de ce qu’il connaît pour éviter l’impunité dans laquelle agissent tous les requins économico-médiatiques très efficaces sur le(les) cerveau(x) de ceux qui ignorent tout de tant de choses.
Informons de ce que nous savons, stoppons l’impunité médiatico-économique créatrice de désespérance et surtout de désespérés.
Il est joli de dire que les chants désespérés sont les chants les plus beaux, mais je ne crois pas que ces mots sortent de la bouche des désespérés eux-mêmes. Je pense qu’ils sortent d’observateurs optimistes et poétiques. Alors, même s’il faut rester optimiste, nous ne pourrions le dire, disons plutôt qu’il y a divers niveaux ou divers types de désespoir et qu’on ne peut les accepter.
Annick Ferauge - décembre 2005


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